ESSAIM DE SÉISMES – UN AN DÉJÀ

Mis à jour le 10/05/2019
Un phénomène sismique en essaim, sans précédent dans la région, affecte Mayotte depuis le 10 mai 2018.

Localisé à 35-60 km à l’Est de Mamoudzou, le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) comptait au 30 avril :1852 séismes de magnitude supérieure à 3.5 ; 524 séismes de magnitude supérieure à 4.0 ; 31séismes de magnitude supérieure à 5.0. Une magnitude maximale 5,8 a été atteinte le 15 mai 2018, ce qui constitue un maximum dans la région, selon les données historiques disponibles. Un autre fait a également été constaté, depuis le mois de juillet 2018, l’île s’est déplacée vers l’est et s’est enfoncée d’environ 12 cm ce qui est marquantd’un point de vue purement géologique.

                                             ©BRGM – la localisation de l’essaim de séisme

Initialement attribué à une origine tectonique, les dernières données recueillies par les experts et la modélisation du phénomène laisseraient désormais penser à une origine volcanique, possiblement liée à une éruption sous-marine de grande ampleur, voire à une origine combinant les deux phénomènes tectonique et volcanique.

L’apparition de l’essaim sismique a certes surpris la population et plusieurs axes d’intervention ont été engagés pour faire face à cette situation. Dès le 1er juin 2018, une mission de spécialistes en matière de sécurité civile et de risques naturels est venue en appui des services de l’État afin d’apporter une expertise complémentaire dans l’analyse de la situation et pour la mise en place des outils de communication adéquats. Des consignes de sécurité ont été diffusées à l’ensemble de la population et sont régulièrement rappelées.

La documentation géologique de la zone de l’essaim étant jusqu’alors limitée, la communauté scientifique a du déployer de nouveaux outils pour mieux appréhender ce phénomène. Ainsi dès le début de l’épisode sismo-volcanique, à l’initiative du BRGM, les chercheurs se sont mobilisés pour améliorer la connaissance du phénomène en cours et son évolution. Dans ce contexte, le CNRS (centre national de la recherche scientifique) a coordonné un appel d’offres nommé TelluS-Mayotte, cofinancé par le ministère de la Transition écologique et solidaire.

Depuis le mois de février 2019, plusieurs missions à terre et en mer coordonnées par le CNRS, avec le soutien du BRGM, de l’IPGP (institut de physique du globe de Paris), de l’EOST (école et observatoire des sciences de la terre), de l’IGN (institut nationale de l’information géographique et forestière), de l’IFREMER(institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et du ministère de la Transition écologique et solidaire, s’emploient à faire la lumière sur les mécanismes à l’œuvre, ce qui permettra de mieux estimer les impacts potentiels.

La dernière en date se déroule actuellement sur le Marion Dufresne qui opère dans la zone de l’essaim jusqu’au 15 mai 2019. Cette mission a pour objectif de préciser la localisation de l’essaim, d’acquérir des données de bathymétrie, de détecter d'éventuelles sorties de
fluides ou de gaz qui pourront être prélevées et analysées le cas échéant et enfin d’effectuer des dragages de roche.

                                                     Le Marion Dufresne au port de Longoni

L’analyse de l’ensemble de ces éléments devrait apporter des informations précieuses sur ce phénomène sans précédent.

Les consignes de sécurité, la foire aux questions, les modalités d’observation du bâti restent disponibles sur le site internet de la préfecture : www.mayotte.gouv.fr.